Les appels se multiplient pour suspendre l'application de la loi sur la défense en Jordanie, ses justifications étant désormais infondées. Depuis le début du mois, le royaume est entré dans une phase d'assouplissement des restrictions face à la pandémie de COVID-19. Le Premier ministre Bisher Al-Khasawneh a récemment confirmé que le gouvernement avait « clos le dossier de la crise du coronavirus ».
Les épidémiologistes estiment que la situation est différente aujourd'hui, car tous les secteurs ont repris le travail et que l'activation de la loi de défense nécessite l'état d'urgence, alors que le monde est en pleine lutte contre la pandémie. Ils estiment que la situation épidémiologique est actuellement stable, les seules manifestations restantes de la COVID-19 étant la loi de défense, le port du masque et un certificat vert attestant de la vaccination des citoyens.
Hamada Abu Nijmeh, experte en droit du travail et directrice du Centre de la Maison des Travailleurs, a souligné que rien ne justifiait le maintien de la loi de défense, car la situation est différente de celle du début de la pandémie. Nous avons désormais atteint un stade de coexistence et une volonté de rétablissement.
Il a ajouté : « L'absence de justification oblige le gouvernement à suspendre les ordonnances de défense. De plus, nous disposons des lois applicables en matière de travail et de sécurité sociale, ainsi que de la loi sur la santé publique, qui confère au ministre de la Santé le pouvoir de faire face à la pandémie si des cas nécessitant une action urgente surviennent. » Selon les observateurs, la mise en œuvre de la loi a eu un aspect positif, car elle a contribué à atténuer l'impact sanitaire de la pandémie, mais elle a également entraîné des pertes économiques.
L'écrivain et chercheur en économie Ahmed Awad souligne que la loi de défense a été activée et mise en œuvre pour des raisons sanitaires, économiques et juridiques. En effet, nous disposons déjà de lois spécialisées dans ces domaines, capables de réguler la vie. Nous assistons actuellement à une reprise de la production et de l'économie, et nous sommes désormais en situation de coexistence avec la pandémie. Par conséquent, l'application de la loi de défense, ainsi que la publication d'ordonnances et de déclarations, ne sont plus nécessaires, et il est temps de cesser de l'appliquer.